MASTER EN LITERATURA COMPARADA EUROPEA

El cuento europeo y España

01.- Pedro Alfonso, el primer español autor de cuentos "europeo".

La disciplina clericalis en Europa

Cuento I.- El medio amigo

04.-Un cuento africano actual, publicado en Burkina Faso en 2006,

a mucha distancia temporal y espacial de la Disciplina

Une amitié sincère [ver traducción más abajo]

Dans un village, vivaient une veuve e son fils unique nommé Wend Waoga ce qui signifie «Dieu est grand». Ce dernier, confronté très tôt aux dures réalités de l’existence, se mit tres vite au travail, convaincu que la vie appartient a ceux qui se levent tôt et que le bonheur se trouve toujours au bout de l'effort.
Wend Waoga était donc de la race des «lève-tôt» et «couche-tard». Dès son jeune âge, il apprit a travailler dur et a en récolter le fruit.
Au fil des ans, il réussit à se construire une immense richesse. A vingt ans, il avait un parc de cent boeufs, un troupeau de deux cents moutons et de deux cents chèvres; il avait vingt chevaux et cinquante anes. Il était propriétaire de plusieurs canaris remplis de pépites d'or et de pieces d'argent. Sa concession était entourée de greniers ventrus remplis de mil, de riz, de haricot et de sésame. I! avait enfin beaucoup d'amis.
Sa mere luí disait :
«Mon fils, fais beaucoup attention. L'homme est ingrat et méchant. Tu as beaucoup d'amis parceque tu es riche».
Wend Waoga répondait :
«Tu exageres, Mère. Tous les hommes ne sont pas mauvais!»
Et la veuve insistait :
«Je sais de quoi je parle; nous sommes toujours sûrs de l'amitié que nous avons pour les autres, mais nous ne sommes jamais certains de l’amitié - la vraie amitié, 1'amitié véritable- que les autres ont pour nous».
Le fils aussi persistait :
«Je suis sur et certain que tout ce monde qui évolue autour de moi, me côtoie par simple amitié et non par intérêt».
La veuve était excédée par tant d'incrédulité de la part de son fils, ce fils unique qu'elle couvait comme un nourrisson. Elle se demandait souvent avec amertume, comment lui ouvrir Íes yeux.
Une nuit, elle fít un rêve étrange et vit son fils, son cher fils, les mains liées au dos, le visage en sueur, conspué par une foule en colère.
«Assassin! Assassin!», criaient les uns «Au poteau! Au poteau!», criaient les autres.
On accusait Wend Waoga d'avoir tué un homme. Elle tenta de se jeter sur les agresseurs de son fils, mais ses jambes lourdes restaient sans mouvement et ses cris refusaient de sortir de sa gorge.
Le long braiment d'un âne annoncant l'agonie de la nuit sous les coups de boutoir du jour naissant la tira de son sommeil et de son cauchemar. Elle se réveilla en sursaut, se mit sur son séant, la tête entre les mains, le corps couvert de sueur et secoué de convulsions.
Quand elle se fut calmée, elle se mit á réfléchir. Elle réfléchit pendant un long moment et fínit par s'écrier à haute voix :
«Wend Waoga comprendra la leçon!»
Le mauvais rêve l'avait inspirée. Elle fit venir son fils et lui dit:
— Tu as peu d'amis dans ce village et je vais t'en donner la preuve!
— Ne recommence pas, Mere. Tu ne vois que le mauvais partout, tenta de se défendre Wend Waoga.
- Tais-toi fils, et fais ce que je vais te dire de faire! Ecoute-moi bien: tu tueras un gros mouton et tu en mettras la carcasse dans un sac. Tu iras trouver certains de tes meilleurs amis, tu leur diras à chacun que tu as ôté la vie à un homme et tu viens leur demander conseil. Tu respecteras mes consignes à la lettre!
Wend Waoga voulut objecter, mais sa mere ne lui en laissa pas le temps.
— Va, mon fils! tu seras édifié, trancha-t-elle d'un, ton qui ne souffrait pas de replique.
Le fíls était perplexe, convaincu que l'injonction de sa mere n'était que caprice. Ah, vieillesse, quand tu nous tiens!
Néanmoins, il tua un bélier, le dépeça et mit la carcasse de l 'animal dans un sac. Il alla trouver Raogo son camarade d'enfance et lui dit:
— Toi, mon meilleur ami, viens à mon secours. J'ai surpris dans la nuit un homme d'un village voisin en compagnie de ma promise. Fou de colère et de jalousie, je lui ai transpercé le coeur avec mon poignard. Aide-moi à trouver une solution à la situation, sinon, je suis perdu.
Raogo lui répondit:
— Mon cher Wend Waoga, l'amitié a des limites. Je ne prendrai pas le risque de me meler a un crime qui ne me concerne pas.
Wend Waogo était sidéré. Quelle volte-face de la part de Raogo! Il alla chez Rabanéga, un autre ami de sa classe d'âge et lui tint à peu prés le même langage. Celui-ci ne lui laissa même pas le temps de terminer son propos :
— Tu as intérét à aller te dénoncer auprès du roi.Et surtout sors d'ici avant que quelqu'un ne te voit en ma compagnie! trancha-t-il tout net, tout sec.
Wend Waogo n'en croyait pas ses oreilles. Il se rendit, chez Lallé, Goama, Noaga ... et Tanga. Tous lui tournèrent le dos.
Il alla chez Manégré et lui chanta son refrain. Celui-lá l'écouta sans mot dire et, quand Wend Waoga termina son récit les larmes aux yeux et de la détresse dans la voix, il lui dit:
— Ne t'en fais pas, mon frère. Nous trouverons bien une solution à ton problème. J'espère qu'aucun autre n'est au courant de ton infortune?
—Ma mère seule est dans le secret, répondit Wend Waoga.
— Es-tu sur qu'elle n'en a parlé à personne? interrogea encore Manégré.
— J'en suis sur! Je réponds d'elle, avança Wend Waoga.
— Alors, je te propose la solution suivante: nous allons déplacer mon lit et enterrer le cadavre dans ma case. Ainsi, personne n'en saura jamais rien.
Wend Waoga éclata de rire devant Manégré sidéré. Celui-ci ne comprenait plus rien. Son ami lui donna alors les vraies raisons de sa démarche entreprise sur les conseils de sa mère.
Wend Waoga comprit ainsi que celle qui lui avait donné le jour avait raison de dire que ce n’est que dans le malheur que lón reconnaît ses vrais amis. Il comprit aussi que ce qu’il croyait être un caprice de vieille femme n'était autre que la voix de la sagesse.

Lézin Didier Zongo Cuentos de Burkina Faso, vol. I (2006)


Una amistad sincera

En un pueblo vivían una viuda y su hijo único llamado Wend Waoga, que significa «Dios es grande». Éste último, enfrentado muy pronto a las duras realidades de la existencia, se puso muy pronto a trabajar, convencido de que la vida pertenece a aquellos que se levantan temprano, y de que la felicidad se encuentra siempre al final del esfuerzo.
Wend Waoga era, pues, de la raza de los «levanta-pronto» y «acuesta-tarde». Desde su infancia, aprendió a trabajar duro y a recoger su fruto.
Al cabo de los años, consiguió hacerse con una inmensa riqueza. A los veinte años, tenía un redil de cien bueyes, un rebaño de doscientos corderos y doscientas cabras; tenía veinte caballos y cincuenta asnos. Era propietario de muchos recipientes llenos de pepitas de oro y monedas de plata. Su propiedad estaba rodeada de graneros tripudos llenos de mijo, arroz, judías y sésamo. Tenía muchos amigos.
Su madre le decía :
—Hijo mío, presta atención. El hombre es ingrato y malvado. Tienes muchos amigos porque eres rico.
Wend Waoga respondía :
—Exageras, madre. ¡No todos los hombres son malvados!
Y la viuda insistía:
—Sé de lo que hablo; nosotros podemos estar seguros siempre de la amistad que sentimos hacia los otros, pero no estamos jamás seguros de de la amistad —la verdadera amistad, la amistad auténtica— que los otros sienten por nosotros.
El hijo insistía todavía :
—Estoy totalmente seguro de que todo este mundo que gira en torno mío me frecuenta por amistad y no por interés.
La viuda estaba exasperada por tanta incredulidad de su hijo, ese hijo único que mimaba como a un bebé. Se preguntaba a menudo con amargura cómo abrirle los ojos.
Una noche, tuvo un extraño sueño y vio a su hijo, su querido hijo, con las manos atadas a la espalda, el rostro bañado de sudor, hostigado por una multitud encolerizada.
—¡Asesino!¡Asesino! —gritaban unos.
—¡A la picota!¡A la picota! —gritaban otros.
Se acusaba a Wend Waoga de haber matado a un hombre. Ella intentó lanzarse contra los agresores de su hijo, pero sus piernas pesadas quedaron sin movimiento y sus gritos se resistían a salir de su garganta.
El largo rebuzno de un asno anunciando la agonía de la noche bajo los embates del día naciente la sacó de su sueño y de su pesadilla. Se despertó sobresaltada, se incorporó con la cabeza entre las manos, el cuerpo cubierto de sudor y sacudida por convulsiones.
Cuando se calmó, se puso a reflexionar. Meditó largo rato y acabó por gritar en voz alta:
—¡Wend Waoga comprenderá la lección!
El mal sueño la había inspirado. Hizo venir a su hijo y le dijo:
—¡Tienes pocos amigos en este pueblo, y voy a probártelo!
—No empieces de nuevo, madre. Solo ves el mal en todas partes —intentó defenderse Wend Waoga.
—¡Cállate, hijo, y haz lo que te diga! Escúchame bien: matarás un grueso cordero y pondrás el cadáver en un saco. Irás a buscar a algunos de tus mejores amigos, y le dirás a cada uno que has quitado la vida a un hombre y vienes a pedirle consejo. ¡Respetarás mis instrucciones al pie de la letra!
Wend Waoga quiso protestar, pero su madre no le dio tiempo.
—¡Ve, hijo mío! Aprenderás —zanjó ella con un tono que no admitía réplica.
El hijo estaba perplejo, convencido de que la orden de su madre no era más que un capricho. ¡Ah, vejez, cuánto nos controlas!
Sin embargo, mató un cordero, lo despedazó y puso el cadáver del animal en un saco. Fue a buscar a Raogo, su amigo de la infancia, y le dijo:
—Tú que eres mi mejor amigo, socórreme. He sorprendido en plena noche a un hombre de un pueblo vecino en compañía de mi prometida. Loco de cólera y de celos, le he traspasado el corazón con mi puñal. Ayúdame a encontrar una solución a esta situación porque si no estoy perdido.
Raogo le respondió:
—Querido Wend Waoga, la amistad tiene sus límites. No me arriesgaré a mezclarme en un crimen que no me concierne.
Wend Waoga estaba pasmado. ¡Qué cambio había dado Raogo! Fue a casa de Rabanega, otro amigo de su edad, y le habló más o menos en el mismo lenguaje. Éste no le dejó ni tiempo de terminar:
—Te conviene confesar ante el rey. ¡Y, sobre todo, sal de aquí antes de que alguno te vea conmigo! Zanjó, muy claro y muy seco.
Wend Waogo no creía lo que oía. Fue a casa de Lallé, Goama, Noaga... y Tanga. Todos le dieron la espalda.
Fue a casa de Manegré y le cantó la misma canción. Éste lo escuchó sin decir palabra y, cuando Wend Waoga terminó su relato, con lágrimas en los ojos y voz compasiva, le dijo:
—No te preocupes, hermano mío. Encontraremos solución a tu problema. Espero que nadie esté al corriente de tu desgracia.
—Solo mi madre está en el secreto —respondió Wend Waoga.
—¿Estás seguro de que ella no se lo ha dicho a nadie? —interrogó aún Manegré.
—¡Estoy seguro! Respondo de ella —añadió Wend Waoga.
—Entonces, te propongo la siguiente solución: vamos a correr mi cama y a enterrar el cadáver en mi cabaña. Así nadie sabrá nunca nada.
Wend Waoga rompió a reír delante de un pasmado Manegré. Éste no comprendía nada. Su amigo la dijo entonces las verdaderas razones de la tarea emprendida por consejo de su madre.
Wend Waoga comprendió así que la que le había dado el ser tenía razón al decir que es en la desgracia donde se reconoce a los verdaderos amigos. Comprendió también que lo que creía ser un capricho de anciana no era otra cosa que la voz de la sabiduría.


Traducción: Carmen Hernández Valcárcel